Don't get too close, it's dark inside, it's where my demons HYDE. [Sympho & Asmo]

Enfin une journée sans pluie ! Un peu de soleil ne faisait aucun tort après trois jours de pluie incessante. Le sol humide témoignait de la météo des 72 dernières heures ainsi que les quelques flaques translucides qui jonchaient le sol, çà et là. Leurs surfaces lisses et homogènes reflétaient à la perfection le ciel bleu et dégagé qui surplombait la forêt toute entière. Avec satisfaction, Bourreau des Assassins offrit son visage à la chaleur du soleil. Tout l’hiver, il avait attendu ce moment. Celui où la température ne serait plus froide et où il ne risquerait plus de mourir de faim et où il pourrait se sentir fier de pouvoir nourrir son clan sans se dire qu’il aurait pu faire plus pour eux, que chaque once de viande disponible comptait et maintenait l’un de ses pairs en vie. Il vit pour servir et ne pas le faire en devenait une torture. Désormais, il servirait aux mieux de ses capacités.

Des étincelles dans les yeux, le guerrier fixa la fourrure grise et hirsute d’un écureuil aventureux. Il remarqua que l’animal ne souffrait pas de la famine, bien au contraire, il avait l’air d’avoir fait le tour des noisettes de la forêt. Le félin au pelage crémeux se faufila entre les quelques branches d’arbres qui s’étaient fracassées au sol durant les derniers jours et se plaça de façon à ce que la proie ne puisse le voir ni même le sentir. D’une manière experte, le mâle s’avança vers sa future victime, levant une patte juste au-dessus de l’herbe, laissant celle-ci lui chatouiller les coussinets, la déposant ensuite au sol sans un bruit, sans un choc. Lorsque la distance entre lui et le rongeur fut potentiellement adéquate, Bourreau des Assassins n’hésita pas une seconde et bondit pour finir sur le dos de sa cible. Un coups de crocs dans la nuque et le travail était terminé. Il se délecta du goût du sang du mammifère qui se colla à sa langue. Enfin, du sang frais !

Heureux de bien commencer, le félin creusa la terre froide et humide et déposa le cadavre chaud au fond de la tombe de fortune. Il repoussa la terre et dût secouer ses pattes pour chasser l’élément terreux qui s’y était accroché. Il tourna les talons, notant mentalement l’emplacement de son précieux gibier et continua sa chasse en solo.

Là, dans la forêt, il se sentait bien. Seul et libre. Léger et puissant. «Pas totalement seul par contre.» Une chose de plus qui s’ajoutait à son bonheur, Purgatoire des Enfers l’accompagnait. Sa sœur apparut à son côté et lâcha un petit rire. «Je ne parle pas de moi, idiot. Je parle d’eux.» Accompagné d’un regard bienveillant quoi qu’un peu moqueur, l’esprit de jais pointa du museau la nouvelle venue. Ou plutôt, les nouveaux arrivants.