Tell me, child. | Pv Nuage du Poème.

La vie est merveilleuse dit - on. La vie est fantastique et pleine de bonheur. Ce n'est pas faux. J'ai parfois eu, moi aussi, des moments de bonheurs, de ces moments uniques que je n'oublierai jamais, gravés éternellement dans le marbre de mon cœur. Et parmi ces instants, j'en retiendrai toujours un, un seul et unique. Oui, un Unique, avec un « u » majuscule. Et ce bonheur porte un nom. C'est étrange me direz vous .. Je l'admets, ce n'est pas courant, donner un nom à un instant de bonheur, c'est idiot même. Mais je ne figure pas dans la liste de ceux qui ont la chance de voir la vie en rose, moi, je la voit plutôt en noir. De ce noir destructeur qui gagne du terrain à chaque moment de désespoir, qui ronge votre âme jusqu'au dernier morceau d'espoir. C'est donc pour cette raison bien précise que je donne un nom à mes petits bonheurs, rares, certes, mais uniques. Je voudrais donc vous faire part d'un bonheur tout récent que j'ai eu, dans la colère et la joie mêlées, l'honneur de vivre. Je suis devenue, non pas maman, mais mentor. Mentor .. Vous vous rendez compte ? Tout un rêve dans un seul mot. C'est fabuleux. Être le maître d'une petite personne, encore fragile, la guider, la prendre sous son aile jusqu'à ce que cette petite chose soit capable de se débrouiller seule. C'est tout comme être parent, mais en beaucoup moins fort. Je fut la « protectrice » d'une petite boule de poils grise. D'un gris comme un ciel porteur de pluie. D'une couleur légèrement sale mais à peine, elle avait aussi deux petits diamants bleuets en guise d'yeux, ces deux perles bleues semblaient givrées, froides comme la glace et dures comme le roc, mais, tout cela lui allait à merveille .. C'était une petite chatte fluette, mais je lui trouvait un certain charme et elle portait et porte ce nom dont je me souviendrai longuement, ce nom qui me fis gravir un échelon de plus vers mon but, ces trois mots qui sonnaient si bien à mon oreille, ce nom que je pourrais sûrement chérir, mais aussi haïr .. Nuage du Poème. Et en ce seul nom, en cette seule petite apprentie, je logeais tous mes espoirs, tout mon bonheur, tout cela dans un petit tiroir, que je fermais à double tours.


Muette. Comment aurais tu pus le deviner ? Tout ne le pouvais tout simplement pas. Tu es si pathétique que cette idée ne t'as même pas effleurer l'esprit et c'est en cela que tu es faible. En devenant ton Esprit j'ai espéré tomber sur une personne réfléchie, un personne qui sais. Mais ce n'est visiblement pas le cas et je me suis une fois de plus trompé. Mais tu sais ce qui m’ulcère bien plus encore ? C'est que tu aurais dut le savoir. Elle fait partie de ton clan bon sang ! Mais toi, avec ta négligence et ta stupidité .. Oh, heureusement que je suis ton Esprit, sinon tu n'aurais jamais développé ces qualités de fourberies et de manipulations, bien que tu ne sois pas nette quand même. Alors écoutes moi bien, tu vas te contenter de cette Nuage du Poème, mais tu vas la former. Tu dois lui montrer ce qu'est la vie, tout comme toi elle doit l'apprendre, malgré son infirmité, ce qu'est la vraie vie, la dure. Tu dois lui apprendre à ne plus rêver, à ne plus espérer, à ne plus croire. Mais surtout tu dois lui apprendre à ne plus être heureuse. Tu dois lui transmettre tout ce que je t'ai appris au fil du temps, tu dois aussi lui enseigner ce que ton mentor t'as appris. Mais que dis - je ? Tu ne dois pas, tu es obligée. Je veux. Tu comprends, je le veux. Et tant que cela ne sera pas fait je ne cesserai pas de tourmenter ton âme qui me demande depuis bien longtemps de me taire un peu. On va faire comme cela. Tant que tu n'auras pas fais ce que désire je ne ferai pas ce que convoites. Marché conclu ?


Rêverie Utopique se réveilla en sursaut. Son cauchemar était encore si net dans sa tête, elle voyait encore très clairement les images horribles danser devant ses yeux. Son nom résonnait en écho dans sa tête comme si quelqu'un avait essayer en vain de l'appeler. Cette pensée mit notre jeune guerrière mal à l'aise et elle s'assit dans l'espoir que ses idées redeviennent claires, elle jeta un coup d’œil au travers des feuilles et des branchages entrelacés de la tanière des guerriers et constata que le jour n'était pas encore levé. De fait, la respiration apaisé de ces camarades le lui confirma et ne se sentant pas apte à retrouver la sommeil elle se glissa silencieusement en dehors de l'antre et s'assit juste devant l'entrée pour admirer la nuit et ses étoiles. La lune éclairait faiblement l’enceinte du camp permettant donc une très bonne vue sur les étoiles .. Rêverie ne se laissait jamais de ce si beau spectacle, pour elle c'était un des seuls moments où elle se sentait libérée du poids de tout ses problèmes, c'est comme si, attirée par les petits astres lumineux elle s'envolait, ne serai - ce qu'un instant, vers eux laissant ses tracas à terre. Son étoile préférée était de loin la plus lumineuse, la plus imposante, mais aussi celle qui s'allumait la première dans le ciel nocturene, celle à côté de qui les autres paraissaient ridiculement petites, la guerrière blanche ne connaîssait pas le nom cette étoile mais elle l'admirait secrètement, se jurant qu'un jour, elle aussi elle lui ressemblerait en quelques sorte, brillant de mille feux, et les autres, à côté d'elle ne seraient que plus attirés par son éclat ..
Un petit bruit de pas feutrés détourna l'attention de notre guerrière des étoiles, ce tout petit son, très régulier, ponctué d’arrêts, comme si la personne ou la chose qui était à l'origine de ce bruit faisait extrêmement attention .. Des bruits de pas. À la fois curieuse et contrariée, car personne n'avait le droit de sortir de sa tannière à une telle heure .. bien qu'elle soit également en faute, la femelle blanche pencha la tête pour essayer d’identifier qui marchait dans le camp à une heure si reculée de la nuit. Rien, Rêverie ne vit rien, et de plus les pas avaient cessé. La curiosité plus que piquée elle se dirigea vers l'endroit où elle pensait que les pas s'étaient arrêtés, voulant prendre le chat en question par derrière. Elle réduisit bientôt la distance qui la séparait de l'autre chat à néant tout en prenant soin d'être la plus discrète possible .. Un petit matou, de la taille d'un apprenti, se tenait dos à elle, assit, sûrement perdu dans ses pensées .. De derrière Rêverie put quand même distinguer sa fourrure grise aux jolis reflets argents sous la faible lumière de la lune. Le petit félin ne bougeait pas, tel une statue, ce qui ne fit qu'accentuer le malaise de la guerrière, elle se plaça derrière son ou sa congénère et parla d'un ton glacial, comme elle avait l’habitude de le faire.

« Bonsoir. »