Levé de soleil à deux [Pv Mouch"]

Nuage Libre s'était levé très tôt, ce matin-là. Le soleil n'était pas levé, la forêt dormait encore, tout comme les félins de son âge, blottis dans la Tanière des Apprentis, dans le Camp du Clan des Sentiments Embrasés. Lui dormait toujours contre le long pelage chaud de son Esprit qui était aussi son meilleur ami, son confident et son frère de cœur. Il lui donna un petit coup de pattes affectueux et, par télépathie lui exposa son plan pour la journée :
- Bien dormit ? Désolé de te réveiller si tôt, mais ça ne te dirait pas d'aller contempler le levé de soleil sur les Montagnes Endormies ?
Poussières des Rêves sembla tout de suite enthousiaste à l'idée d'admirer l'astre du jour, débutant sa course dans le ciel. Il se leva d'un bon et suivi de prêt le novice qui quitta silencieusement sa tanière, en faisant attention d'écraser aucune queue sur son passage. Quand il fut enfin dehors, il laissa échapper un petit soupir et, laissant son regard vagabonder sur le paysage autour de lui, remarqua la forme bleuté des montagnes, qui se détachait très vaguement dans la pénombre du firmament de cette matinée d'hiver.
- Tu sais au moins où c'est, j'espère ?
- Eh bien... Non.
- Nuage Libre, tu es irrécupérables !
L'Apprenti afficha un sourire innocent et gêné avant de se mettre en route dans la direction de ce qui lui semblait être les Montagnes Endormies. Il voulait y arriver à temps, pour pouvoir admirer le levé du soleil. Cela faisait déjà quelques jours qu'il avait cette idée en tête, mais il n'avait pas osé demandé à un camarde d'Entraînement de lui indiquer le chemin. En effet, Nuage Libre n'avait pas de mentor à lui, du moins, par pour l'instant. Il avait l'âge d'être un Guerrier, mais il ne savait ni se battre, ni chasser. Ses longues lunes de séquestration avait retardé son Apprentissage et il avait le niveau d'un chaton qui sort de la Pouponnière.

Ils marchèrent un long moment, échangeant de temps à autres quelques mots par télépathie, ce qui était bien utile pour rester inaperçus. Le novice détestait attiré l'attention sur lui-même, et même celle des oiseaux, perchés sur leur arbre, lui glaçait le sang et le faisait frémir de tout son être. Il cheminait au côté de son ami, fourrure contre fourrure, pour se protéger du froid. C'est qu'il ne devait même pas faire deux degrés. Le givre recouvrait le sol. La neige n'était pas encore tombée, mais cela ne tarderait pas. Cette hiver était peut-être un peu moins rude que les autres, du moins, c'est ce que s'imaginait le jeune félin, qui à vrai dire, vivait sa première mauvaise saison. Bientôt, ils aperçurent les hauts sommets des Montagnes. Ils choisirent celle qui avait le moins de végétation, et qui s'élevait dans le ciel en pente douce, ce qui faciliterait leur ascension.

Arrivés en haut, le ciel était déjà clair et les premiers rayons du soleil pointaient, dans l'horizon qui leur paraissait si lointain, d'où ils se tenaient. Le paysage qui s'offrait à eux était époustouflant, à couper le souffle. Ils restèrent un long moment en silence, et bientôt, le soleil commença à se découper dans le ciel, à monter, monter, encore et encore. D'habitude, on avait l'impression qu'un levé de soleil durait une éternité, mais il semblait si rapide, ce matin. Le temps semblait s'arrêter autour des deux compères. Et quand le soleil fut tout rend et flamboyant au dessus de collines au loin, Poussières des Rêves brisa le silence :
- Je crois que tu n'as jamais eut une si bonne idée de toute ta vie ! taquina l'Esprit.
L'Esprit lui lança un sourire complice et le novice lui donna un coup de langue sur la tête. Il avait tellement de chance d'avoir un Esprit comme celui-ci. Un félin avec autant de bonté, de gentillesse et de générosité. Soudain, il dressa les oreilles, un bruit suspect le fit sursauter et il se retourna. Il aperçut une féline écaille de tortue aux yeux dorés, qui ne venait pas de son Clan. Puisque son odeur était différente et qu'il ne l'avait jamais vu. Il préféra garder le silence. Si elle voulait engager la conversation avec lui, il trouverait une solution, mais pour l'instant, il n'avait pas le courage de lui adresser un mot. Poussières des Rêves qui connaissait les gros problèmes de timidité de son ami vint se placer à ses côtés.