The truth. (PV Nuage Astrale [Petite Innocence])

Mon ventre se soulevait lentement au rythme cadencé de ma respiration. J'étais roulé en boule, accoté contre la pouponnière à l'extérieur. Le froid était mordant. J'avais froid. Mais je me sentais si vivant, si ... Réel. Le froid s'insinuait en moi, me transperçait et me rendait fébrile. J'adorais ce sentiment. Je n'étais pas normal. Je me savais comme ça. J'aurai du être normal et rentrer dormir dans la pouponnière. Mais ... L'odeur du lait âcre et poisseuse me démangeait. Les chatons, les mères, tout cela me rendait malade. Affreusement malade. Depuis deux lunes, je ne faisais que dormir à l'extérieur, dans le froid et dans la neige, mon poil noir ressortant sur le fond blanc. Personne ne le savait. Personne ne s'en préoccupait. J'étais seul et me sentait bien. J'ouvris doucement mes yeux verts - oranges et regarda le ciel. Je croyais au clan des Étoiles, malgré tout ce que ça avait d'étrange. Je croyais qu'après la vie, il y avait la mort, une autre forme de vie. Toute notre existence, nous empruntons l'âme des autres. Toute notre existence, nous vivons isolés, coupés. Après notre mort, on s'épanouit. C'est ... Différent. Mais on s'épanouit. Une bourrasque de vent brisa ma pensée philosophique et je me levai. L'aube était proche et le sommeil me fuyait. J'étirai longuement mes muscles et sortit tout doucement du clan. Je sortais toujours, mais jamais je ne me faisais prendre. Je sentais tous mes sens. De mon odorat, je humai l'odeur d'une souris. De ma vue, j'apercevais cette chouette traquant sa proie. De mon touché, je sentais le sol dur et gelé sous mes fins coussinets. De mon oreille, j'entendais une rivière agitée, au loin. C'était la nuit que je me sentais le plus moi. J'étais comme une chauve -souris. Je vivais la nuit et le soleil me faisait fuir. J'étais taciturne et cela me plaisait. J'étais peut -être un chat différent, mais tout ceci me plaisait énormément. Bientôt, j'atteignis une petite colline et la grimpa lentement. De l'autre côté, s'étendait une grande place jonchée de grande formes rectangulaires. Je sus que j'avais atteint la Ville des Bipèdes. Là vivaient les domestiques et certains solitaires. Je répugnai leur vie. Cela me faisait honte que des chats puissent dépendre d'humains et en soient heureux. Je m'assis et regarda la lune, pleine m'éclairer comme en plein jour, mais sans la chaleur. La lune était belle. J'entendis derrière moi des pas discrets. Je ne pris pas la peine de me retourner. L'intrus vint se placer près de moi et ne dis rien. Je ne parlerais pas le premier. Il ou elle avait dérangé ma sérénité.