Event N°1. [Entièrement libre.]

Cann' filait sur la lande, invisible à travers la brume. Ses petites pattes martelaient irrégulièrement le sol, faisant au passage danser les touffes d'herbe folle constellées de gouttes d'eau. Un sourire moqueur se dessinait sur son visage. Elle venait d'échapper à la surveillance des guerriers de son Clan, ce qui la rendait très fière d'elle. Les nuages formait une couverture opaque qui dissimulait le soleil. Le brouillard était lui aussi au rendez-vous. Il faisait trop humide pour que la rosée ne gèle, mais la terre était imbibé d'eau, ce qui la rendait pâteuse et collante. Malgré cette météo, Cann' s'était échappé du Camp pour partir à la découverte de son territoire. Les six lunes que le chef lui imposait ne la satisfaisait pas, et la jeune chatte avait bravé le règlement pour s'enfuir de la Pouponnière. De plus, sa taille laissait suggérer qu'elle était assez âgée pour sortir du Camp.

Ignorant les grommèlements de son double, Cann' continua de courir, savourant la sensation que lui procurait le vent dans sa fourrure. Mais au bout d'un moment, elle ralentit le rythme et s'arrêta. Ce n'était pas la première fois qu'elle quittait le Clan de cette manière, mais elle n'était jamais aller aussi loin. La chatonne enroula sa queue autour de ses pattes d'un air pensif.

Petite Colombe ne se matérialisait presque jamais. Elle se contentait de communiquer avec Cann' et de la suivre partout, invisiblement. La chatonne noire et blanche se passa un coup de langue sur la patte.

Finalement, les hypothèses de Cann' se révélèrent être fausses. Cette dernière tourna en rond pendant de nombreuses minutes, avant de déclarer forfait. Un gémissement plaintif lui parvînt. Dove était beaucoup trop pessimiste. Agacée, Cann' leva les yeux au ciel. Et continua sa marche. Une odeur inconnue l'entourait.

*Il fait vraiment moche aujourd'hui...*

Je me secoua tout mon corps pour m'échapper des gouttes de rosée qui perlait mon pelage, comme pour affirmer les paroles de Murmure. Aujourd'hui, le temps restait humide et désagréable, même pour les descendant du Clan de la Rivière. La couche de nuage recouvrant le ciel rendait l'air monotone et lourd.
Ce matin la, je restait dans la clairière de mon camps, a regarder les chatons jouer avec leurs esprits. Cela me rendait presque nostalgique de les voir tournée ainsi, les éclats de rire perçant le silence du petit matin. Ça me faisait oublier tout le reste...
Ce fut Murmure qui me sortis de mes pensées en me bougeant un peu:


*Bon, tu compte camper ou, tu veux qu'on se bouge un peu? *

Je leva les yeux au ciel et me leva, mes membres légèrement engourdis par l'inactivité. Il avait raisons, je devait bouger sinon, je vais me transformer en éponge vivante. Je m'étira longuement pour me débarrasser de mes courbature et me dirigea machinalement vers le sombre tunnel de ronces formant l'entré du Camp.

Dehors, la foret restait vivante malgré le constant ciel gris. Les oiseaux chantaient et je pouvait entendre distinctement les pattes des rongeur martelant le sol. Sous mon poids, les feuilles mortes craquaient se qui rendait la chasse plus difficile. Je ne savais pas trop se que j'allais faire... Chasser? Patrouiller? Ou simplement errer a travers le territoire? Bah, quitte a se rendre utile, autant ramener du gibier au camp.
Je chassa alors plusieurs heure, essayant d'être le plus discrète possible malgré les feuilles qui craquait sous mes pas. Sans m'en rendre compte, j'arriva dans la Clairière de Brume. Il était rare de voir quelque chose dans cette clairière toujours couverte d'un épais manteau de brume du soir au matin.
Je m’apprêtait a attraper un mulot quand une autre odeur me chatouilla les narines. Lâchant complètement ma proie de mon intention, je me dirigea vers la source de l'odeur. Me concentrant a travers la brume, je discerna les pensée enfantine d'un chaton qui parlait avec son esprit. A travers ses pensées et ses souvenir, je découvrit qu'elle s'appelait Petit Cranberry et qu'elle venait du Clan des Songes d'Espoir.
Je traversa silencieusement la brume, a la recherche de la source des deux voix et discerna une petite silhouette noir et blanche. Je ne présenta aucun signe de colère ou d'offensive. Pourquoi l'effrayer? Après tout, on a tous déjà quitter le clan pour explorer les alentour. Sans me faire vraiment voir a travers la brume, je lui communiqua par pensée:


*Bonjours Petit Cranberry, sais tu ou tu est?*

Cann' grommela. Mais qui lui avait parler ? Ce n'était pas la voix de son double, et elle n'étais pas folle. De plus, Dove avait également entendu. Aucune réponse ne lui parvînt. En revanche, l'étrange odeur s'intensifia un peu plus. Ce n'étais pas le brouillard, ni une proie. Un chat. Le pelage de Cann' se hérissa, et elle cru entendre un feulement de la part de Dove. Soudain, elle capta de nouvelles pensées. Une chef ennemie. Mais elle ne lui voulait aucuns mal. Une silhouette sombre se découpa au travers du rideau de brume. La carrure élancée de la femelle effraya Cann', et Dove plus encore. Même si elle ne leur voulait rien. Une odeur que Cranberry connaissait vaguement apparu soudainement, juste à côté d'elle, suivi d'un grognement. Dove se matérialisait rarement, pourtant. Étrange. La chef en question avait un pelage roux foncé, ainsi que des yeux vairons. Elle s'avança encore, ce qui arracha une nouveau grognement à Colombe. Cann' lui envoya des pensées positive. Cette dernière s'avança à son tour, et lâcha le plus innoncemment du monde :


- Bonjour, Étoile Silencieuse ! Pouvez-vous nous aider ? Nous sommes perdues.

✖ Etoile Silencieuse



- Hein ? Qui parle ? Eh, Dove, tu as entendu ?

- Évidement, banane. Je te rappelle que je suis également dans ta tête.


Je souris, nostalgique. Ils me rappelaient moi et Murmure a leurs ages. Enfin... je pense que nous n'avons pas vraiment changé depuis... Du moins lui n'a pas grandit, toujours aussi imbécilé.


*Eh, je t'entend! *


Murmure grommela alors quelque propos inintelligible du genre "imbécile toi même" et disparut pour bouder. Je leva les yeux au ciel, voila se qui confirme bien mes propos... Bah, autant l'ignorer, il reviendrait dans quelque seconde de toute façon. Je reporta mon attention sur la petite boule de poile a quelque longueur de queue de moi. Elle fut rejointe par son Esprit qui commença a me grogner dessus. Faisait-je si peur que ça? Enfin, peut importe. Je fit un pas et j'allais leurs répondre mais la chatonne, Petit Cranberry me devança.


- Bonjour, Étoile Silencieuse ! Pouvez-vous nous aider ? Nous sommes perdues.



*Même une cervelle de souris pourrais voir qu'elles sont perdue*


Murmure réapparut a côté de moi, le regard brillant et son sourire aux lèvres que je connaissait bien. Tien, il boude plus lui? Et bien sur, il revient pour dire des choses comme ça... Autrement dit, inutile. Je soupira.


* Réfléchit un peu a se que tu va dire, elles entendent tout... *


En effet, tout a l'heure, j'avais vu qu'elle était capable de lire dans les pensées, un peu comme moi. Je m'avança encore pour mieux voir les deux chatonnes et leurs répondit:


-Ignore se qu'il dit, c'est mieux crois moi. Je vais vous conduire jusqu’à une patrouille de votre Clan. Vous savez, ce n'est pas très prudent de se promener ainsi seul, vous auriez pu mal tomber.


Je me leva et les dépassa, en direction de la frontière de nos deux clans.

Une fois sortie de la Clairière, le brume épaisse laissa place a quelque rayon de soleil qui perçait a travers le feuilles des arbres. Il ne nous fallu pas beaucoup de temps avant de pouvoir sentir l'odeur du Clan des Songes d'Espoir. J'allais demander a Murmures de rechercher une patrouille mais quelque chose attira mon attention.
Non, il n'y avait pas que l'odeur familière des Songes d'Espoir. Une odeur inconnue mélangé a l'odeur acre du sang flottait dans l'air. Instinctivement, ma fourrure se hérissa et tout mes sens se mit en alerte.


*Ne vous éloignez pas.*


J'avais un mauvais pressentiment... Je m'approcha doucement et aperçus alors une chatte au pelage d'un noir de jais. Je retint alors mon souffle en m'infiltrant dans ses pensées. Elles étaient aussi noir que son pelage. Je me gonfla d'avantage et dit:


-Qui est tu?! Et que fait tu ici ?!

Je levai la tête. La pluie me cinglait le visage, et des bourrasques capricieuses malmenaient sans relâche mon pelage. Je baissai la tête. Sourire. La météo me laissait souvent indifférente. Mais pas aujourd'hui. Derrière moi, Terre attendait. Terre ne parlait jamais. Et moi non plus. A part à mes victimes. Terre pleurait beaucoup, en revanche. Surtout lorsque j'abandonnais les cadavres sans vie de ceux qui s'opposait à moi. Ou non. Des pleurs silencieux, amers. Mais il ne protestait jamais. C'était aujourd'hui. Nous allions être en retard. Il fallait respecter Sa volonté. La volonté de quoi ? Je m'en pose encore la question. Je me levai. J'entrevis vaguement Terre lever la tête vers moi, avant de me rendre compte que je courrais. Je m'immobilisai, et fixai mes pattes avec étonnement. Depuis quand avais-je commencer à courir ? Un spasme me pris. Comme si je m’étouffais avec mes propres poumons. Je me recroquevilla. Des filaments bleutés dansèrent devant mes prunelles avec des rires démoniaques. Rah. Je fermai violemment les paupières. Ne pas tomber. Ma cage thoracique devait exploser. Une lumière apparue. Elle m'engloba et disparut. Les Ténèbres. Puis le flou. Ne pas tomber. Des frissons parcouraient mon échine. Non ! Mes pattes m'abandonnèrent. Pff. Saletés. Je me relevai, titubante. Terre se tenait à quelques mètres derrière moi. Il m'avait vu. Je serrai les dents. J'avais besoin de lui. Néanmoins, planter mes crocs dans sa chair tendre et gorgée de sang était un choix tentant. Je m'élançais à nouveau. La vie m'avait fait ce cadeau. J'étais une malade mentale. Au sens propre du terme. Schizophrène ? Autiste ? Agoraphobe ? Sais pas. Et je n'en ai rien à fiche. De nouvelles bouffées de vent s'engouffrèrent impitoyablement dans mon pelage. Glacées. Rien n'était plus agréable que cette sensation. Des rideaux de brouillard flottaient çà et là. On me disait fantôme. Ou, au contraire, irréellement visible. Comme un jeu trop coloré. Cette description me plaisait. Nous nous approchions. La brume s'intensifiait au fur et à mesure. Dommage. J'allais donc être un fantôme. Terre avait disparut. Il le savait. Le bain de sang était proche. Je frappai par petite touche depuis deux mois. J'étais l'Ombre. Tout le monde me craignait. J'étais le fruit des Enfers, de la vengeance et de la haine. Pas de raisons. Je suivais Sa volonté. Un éclair bleu électrique m'aveugla. Non ! Dérapage. Haletante, je me figeai. Doucement. Les ricanements cessèrent. Le silence revint. Puis plus rien. Je fermai les yeux. Ça ne me laisserai jamais tranquille. En rouvrant les yeux, je me rendis compte que nous étions arrivés. Ne restait plus qu'à attendre quelqu'un. Attendre. J'éclatai de rire. Terre réapparut avec un regard éberlué. Je le dévisageai à mon tour, étonnée. Mon rire n'allait pas avec ma personnalité. Il fusait comme une musique. Très enfantin. Ça, c'était pour le rire que l'on ne me voyait presque jamais utiliser. Il pouvait également se transformer en ricanement lugubre, assez effrayant pour faire pleurer un chaton. Passé le choc, Terre secoua la tête, et disparut à nouveau. Je fermai les yeux. Malade mentale. Et personne n'y pouvait rien.

Un bruissement d'herbe. J'ouvris les yeux en souriant d'un air démoniaque, parfaitement alerte. Robotique. J'étais assise. Solidement campée sur mes deux pattes arrières. L'union de la rigidité et de la souplesse était une des rares choses qui me passionnait. Comme de me rendre compte que j'avais une queue. Cela m'épatais, m'amusais, puis mon cerveau décidait soudain que j'avais déjà assez dégénérée pour la journée, et je redevenais normale. Même si ma normalité ne l'était pas pour les autres. J'entendis des voix. Je savais que je ne rêvais pas. Néanmoins, les hallucinations auditives faisaient partie intégrantes de mon quotidien. Mais ces voix là étaient parfaitement réelles. Tout autant que les palpitations des coeurs des innocents que j'allais bientôt faire cesser. Deux chats. Une silhouette se découpa à travers la brume. Sourire. Enfin, je distinguai l'inconnue. Elle se déplaçait prudemment, effrayée par quelque chose. Se pouvait-il qu'elle ai déjà remarquée ma présence ? Puis, elle tourna la tête dans ma direction. Ses yeux vairons reflétaient ce que je voyais chaque fois dans le regards de mes proies agonisantes. Derrière elle, se tenait une jeune chatte à l'air innocent. Je ne devais pas être bien plus âgée qu'elle. Je baissa la tête.

- Qui es-tu ?! Et que fais-tu ici ?!

La plus âgée ma cracha impitoyablement dessus. Je relevai la tête. Une expression de surprise se peignit sur ses traits. Mes prunelles mauves n'exprimaient pas les émotions connues des chats normaux. Leur couleur était plutôt impressionnante. Mais c'est ce qu'elles exprimaient qui fascinait en premier. Généralement. La chatte se repris. Un grognement dévoila ses canines. La jeune se rapprocha doucement, curieuse. Puis, tout comme son aînée, ses traits se figèrent dans la peur. Elle avaient un pouvoir. Seule explication possible.

- Moi ? roucoulai-je. Je suis ton Cauchemar. Et si je suis là, c'est pour te tuer.

✖ Etoile Silencieuse



L’ennemie releva enfin la tête. Ses prunelles, plus mauve que les fleurs qui baignait autour du Bassin de la Trêves, me glaça. Joie? Colère? Tristesse? Solitude? Non... Ce n'était rien de tout ça. C'était une folie pure qui dansait dans ses yeux. Toutes ses pensées n'était qu'ombre. Contradictoire. A t'elle vraiment appartenu a un Clan un jours? J’essayais de m'introduire dans son Esprit, du moins, se qui s'en reflétait le plus et je fut secoué par de violent frisson. Elle avait appartenu au Clan des Anges du Néant. Néanmoins, elle avait toujours vécu seule a cause de son pouvoir. Son pouvoir... Il peut tué en quelque seconde... Je n'avais pas le droit a l'erreur.
Je ne chercha pas plus loin. Je me secoua légèrement la tête pour sortir de l'emprise de ses yeux fascinant. Une feuille craqua juste a coté de moi et je vit Petit Cranberry se rapprocher, prudemment. Cela me fit alors réagir. Allait-je vraiment devoir me battre? Petit Cranberry n'est encore qu'une chatonne... Je ne pouvais pas risquer que quelque chose lui arrive. Elle se figea alors. Pas étonnant... Même sans pouvoir lire les pensées, on pouvais comprendre la menace dans ses yeux. Sa voix me fit relever la tête:


- Moi ?Je suis ton Cauchemar. Et si je suis là, c'est pour te tuer.


Je me gonfla d'avantage, la peur et le doute laissant place a la colère.


* Mon cauchemars tu dit? Tu est bien prétentieuse pour te donner se titre. Sache que tu n'es pas la première personne a vouloir me tué. Je sais de quoi tu est capable, et je suis prête a me défendre. *


Murmure me rejoignit, dans un tourbillon de poussière. Sa présence me calma quelque peu et je réussi a me ressaisir. Me redressant, j'allais répliquer mais je capta une présence autre que celle de Petit Cranberry dans mon dos. Je m'éfforcit de ne pas me retourner, ne voulant pas lâcher des yeux l’ennemie.
Une vois que je connaissait bien s'adressa alors a moi.


- Bonjour, Etoile Silencieuse.


Étoile Éternelle... Chef du Clan des Anges du Néant. Je me figea alors brusquement. De quel coté serait elle? Pourrais-je vraiment survivre si je devait me battre contre les deux en même temps? Les Anges du Néant n'avais pas la réputation de choisir le bien... Ces mots me prisent alors au dépourvue. Elle s'adressa a la chatte noir.


-Tu oses venir menacer mon ennemie ? Et tu oses aussi te montrer ... Devant nous?


Mes doutes s'envola avec ses paroles et je fut heureuse d'avoir la chef de mon côté. Du moins, pas du côté de l’ennemie. Griffe sortis, elle était prête a attaquer. Allait-elle libérer son pouvoir maintenant? Je l'imita, prête a combattre, imité par Murmure qui, pour une fois, ne la ramena pas.


*Salutation Étoile Éternelle. Je n'aurais jamais pensée te dire ça un jours mais... Je suis contente de te voir.*


Je disait la vérité. Je ne pense pas que j'aurais pus battre la solitaire seule tout en protégeant Petit Cranberry et Petite Colombe.


*Surtout, ne te fait pas toucher, sinon, c'est la fin. Elle peut généré du poison mortelle, j'ai vu se dont elle était capable dans... Hmm... fait attention c'est tout.*


Je ne voulais plus repenser a tout se que j'avais vu. Je me mit en position, guettant une réaction de la solitaire sanguinaire...

Lorsqu'elle sorti de son sommeil de plomb, Orchidée se sentit mal. Elle avait le coeur sans de ssus dessous, mais elle n'y fit pas attention. Aujourd'hui était son tour de partir chassé. Elle sentit que cette journée allait être spéciale. Très spéciale. Mais elle ne savait pas comment. Dans quelques jours, ce serait le jour où elle est née. Nuage de Mulot la rejoignit et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Il se sentait mal, lui aussi. Son regard disait tout. Il était surtout inquiet, inquiet pour la femelle au pelage noir. Celle-ci regarda en direction de la pile de gibier et n'y vit qu'une seule pièce de viande qui disparut aussitôt car un jeune apprenti se l'était approprié à l'instant. Elle haussa les épaules et partie hors du camp. Le vent glacial lui fit ébouriffer la fourrure, et puis, pour couronné le tout, Nuage de Mulot hésitait à quitter le camp.

«Allez, fait pas ton bébé, suis moi ! Je te garanti que l'on ne court rien.»

Nuage de Mulot gronda. Il n'aimait pas se faire appeler de bébé, mais il le fallait. Il ne bougea pas d'un poil. Assis là, il fixait avec inquiétude Orchidée Noire.

«Et puis, si on a de la chance, on tombera peut-être sur notre chef. Étoile Silencieuse est partie un peu plus tôt.»

Pas pour autant rassurer, Nuage de Mulot suivit Orchidée Noire. Il n'aimait pas se rendre invisible. Car selon lui, il se sentait moins mort. Orchidée ne l'a jamais compris, mais elle ne s'était jamais prolongé sur la question. Ils partirent à la recherche de gibier et la femelle dénicha un gentil petit mulot. Tiens donc ! Elle sourit et acheva la petite bête sans remords. "Tu te vois en lui ?" Rigola la guerrière. Le jeune mâle, lui, ne rigola pas trop à la blague. Mais la femelle au pelage d'ébène savait qu'il ne tarderait pas à lui pardonner. Elle huma l'air après avoir enterrer sa précieuse prise. Rien. Les proies s'étaient cachées dans leur terrier. Pour le poisson, on n'espère pas trop en voir.. Elle ferma donc les yeux, se concentra sur l'image de son chef et senti son corps s'engourdir. Ses membres étaient lourds et tout d'un coup, tout redevint normal. Elle rouvrit les yeux et regarda les alentours. L'épaisse brume lui donna un bon indice de l'endroit où ils se trouvaient. Nuage de Mulot frisonna. Lui aussi avait senti toutes ces odeures. Poussière de Lune, Sentiments Embrasés, même Ange du Néant ! Mais ce qui surpris Orchidée fut le Solitaire. Son odeure et celle de la mort.. Elle s'approcha tout doucement et regarda les chats présents dans la clairière. Étoile Silencieuse, un chaton des Sentiments Embrasés, Étoile Éternelle et ce solitaire.. Elle regarda intensément la chatte au pelage noir. "Ne fait pas sa !" Orchidée Noire secoua la tête. Elle sorti de sa cachette et regarda la solitaire. Les autres, elle s'en fichait. Une sorte de force l'attirait à elle. Griffes sorties elle savait quelque peu se qui s'en suivra..

Elles parlent. Elle se foutent de moi. Mais moi, je perd patience. Ne m'avait-Elle pas dit que la proie viendrait à ma rencontre ? Si. Tu me l'as dis. Mais aucunes des personnes qui se trouvent devant moi ne dégagent l'aura que je recherche. Aucun appel, jusqu'à présent. Je sens Terre fouiller nerveusement le sol à mes côtés. Nous sommes dans une bulle. La mort s'en échappe pour frapper le moment venu. Je cherche la victime. Mais où est-elle ? Où ?

Un bruissement. Mouvement robotique, vers la gauche. Mes yeux fouillent les branches. A l’affût. Elle est là. Je la sens. Elle est là. Même si je ne la vois pas encore. Je le sais. Je souris. Enfin.

Ça se passe lentement. Elles parlent, comme au ralentit. Passerais-je devant elles qu'elles me verrait ? Peut être suis-je maintenant invisible. Espionne d'un monde parallèle à celui-ci. Orchidée s'avance. Vers moi. Sourire démoniaque. Elle le sent, elle aussi. Elle ne s'est pas trompée. C'est elle. Orchidée ? Orchidée Noire. C'est son nom. Retient-le. Go, ma belle. Attend !
Je ris. Je dois la tuer. Facile. Trop facile. Risible, alléchant. Le goût de l'hémoglobine sur la langue, partout, partout. Dans le nez, la gorge, le menton barbouillé de rouge. Trancher les veines, une à une, déchirer les muscles, broyer, écraser les articulations, lentement, savourer le craquement délicat des os qui se fendent. Asséner la mort. T'inquiètes, tout sera bientôt fini. Laisse moi finir le boulot.

Rire. Éclater de rire. Crève. Étouffe toi avec ton sang. Rage incontrôlable, les dents à découvert. Meurs, meurs, meurs. Regarder la vie s'échapper de ton corps, sans faire attention aux hurlements de tes muscles. Savourer le spectacle, sans même daigner faire attention aux coups reçus. Le sang, sur ton visage, seulement du sang, et de la peur. Te tuer. Te tuer. Regarder la vie s’en aller des tes prunelles. Progressivement, lentement, te laisser souffrir, longtemps, le plus longtemps possible. Tu sens la douleur ? Tu la sens ? Elle savent. Vous le savez. N’attisez pas ma colère. J'ai le pouvoir de te donner la mort d'un simple coup de dent. Prie pour ne pas attirer mon attention.

Elle est morte. Morte. Son coeur vient de lâcher. Plus assez de sang. Trop de poison. Trop de douleur. Je passe rapidement ma langue sur mes lèvres. Une humidité poisseuse imbibe ma fourrure. Les touffes de poil jonchent le sol. Le vent viendra les balayer. Tout comme le temps effacera la scène du crime. La chatonne noire et blanche s'est cachée dans un buisson. Je ne sens plus que la peur. La peur et la mort. Je devine son regard doré derrière les branches squelettiques du buisson. Des larmes. Larmes qui perlent, roulent comme des billes, et s'écrasent dans l'herbe dans un gerbe de petits éclats scintillants.

La Volonté m'appelle. Nouvelle mission. Nouvelle proie. Terre me lance un regard. Regard indéchiffrable, mais tellement pénétrant. Je suis désolée. Mais c'est comme ça.

Cette froideur. Celle qui me prend à la gorge. Celle qui intensifia ma douleur vive. Cette froideur qui m'engourdissait les pattes et cette douleur qui me fit tomber sur le sol. Cette froideur mélangé à la chaleur de mon corps me fit me crisper. Je sentais le sang me battre au oreilles, je sentait la circulation dans mes veines. Je sentais un millier de battement dans mon corps.

Tout se passa en un éclair. Je ne la vis nullement fondre sur moi. Mais lorsque je la senti enfin, je ne vis qu'un regard horrifier. Celui du jeune apprenti à qui je tenais tant. Celui qui est né avec moi, et m'a vu grandir. Celui qui m'avait appris un bon nombre de chose. Cet apprenti pour qui j'ai développer un réel amour lorsque j'avais son grade.

Puis, je le vis fondre. Non. Pas fondre. Il disparaissait. Mais quelques instants plus tard, je ne me trouvait plus au sol. La nuit m'enveloppa en pleine journée. Dans la noirceur infinie, pesante, je vis ses yeux. Violets, emplis de haine, de fureur et de délire. Je tentais tant bien que mal de les chasser de mon esprits, mais ils persistaient. Alors que je ne m'attendais pas à sentir la moindre odeur, celle de Nuage de Mulot m'enveloppa. J'ouvris les yeux et le jeune félin me regardait, à la fois content, triste et en colère. Avec lui, des guerriers de jadis. Je me figea à leur vue. Nous étions toujours sur les terres de mon clan, mais pas exactement.

«Nous te souhaitons la bienvenue parmi nos rangs.»

Je e senti aussitôt mal. Nuage de Mulot baissa le regard. J'étais déconcertée. C'est donc sa a vie ? Si courte ? Je n'ai encore rien fait pour mon clan.. Je ne suis pas prête ! Je ne reconnue aucun membre du Clan des Étoiles sauf Mulot.

«Je t'avais prévenue.» Miaula bassement Mulot.

"Je sais, j'aurais due t'écouté.." Pensais-je. Réponse, un petit sourire en coin banal. "Ne te sens pas mal pour moi, j'étais sûrement destiné à sa... "

Voyant que Mulot culpabilisait, je m'approcha sous le regard attentif des autres félins.

«Je ne t'en veux pas, Mulot. Tu as toujours été un guide hors-pair. Je t'en remercie. Quoi que je fasse maintenant, jamais je ne pourrais équivalé ce que tu as fait pour moi. Ne t'en veux surtout pas que je sois ici, j'ai fais un choix.»

✖ Etoile Silencieuse



Qui était donc cette inconnue au regard aussi froid que la mort? Étais-ce donc comme cela que l'on finissais lorsque l'on était emporté par la folie? La folie... Je trouve cela tellement triste... Personne ne méritait de finir dans un tel état. C'est un sort encore pire que la mort.
Malgré l'avertissement quant a son pouvoir, Etoile Éternelle qui se tenais toujours a mes côté ne semblais pas s'en faire plus que ça. Je pouvais sentir son indifférence dans ces pensées. Bah, je l'aurais toujours prévenue...


* Que sais-tu d'autre sur cette femelle ? Toute information pourrait être très, très précieuse ! *


Autre chose? Mon visage se torda. Je ne voulais pas retourner dans sa tête noir et complètement vide de tout sentiment. Une coquille vide. Mais il fallais que j'en sache plus. Il fallais que de découvre qui était cette inconnue au yeux meurtrié et teinté du sang de ces victimes. Son pelage noir, aussi noir que le ciel d'orage d'une nouvelle lune, ne faisait penser qu'a la mort. Pour moi, même sans ne l'avoir jamais vu, il était pour moi se qui se rapprochait le plus du Clan de l'Errance Éternelle. Du moins, comment je me l'imaginais. Un monde noir et froid, sans véritable vie. Je me concentra, comme si plus rien n'importais au tours de moi. Je savais que c'était risqué mais, je n'avais pas le choix. Je devais savoir. Je plongea mes yeux dans les prunelles mauves de l'ennemis, ne sachant pas du tout ce a quoi m'attendre une fois a l’intérieure. Je pouvais sentir mon coeur battre a l’intérieure de moi. Des pulsations régulières et pourtant, si rapide. Je me sentais étrangement bien. Les tambours de mon coeur m’apaisais, me faisait oublier le reste. Mais cette mélodie douce et apaisante ne tarda pas a se transformer en son irrégulier et triste. Je me sentais mal. Trop mal. C'était comme une forte douleur qui m'envahissais de l’intérieure. Insoutenable. Le monde autour de moi devint flou. Ils avais tous disparus. Je ne sentais ni l'odeur si chaude et familière de Murmure, ni l'odeur glaçante d'Etoile Eternelle. J'avais donc réussis. Mais a quel prix?


Afin de pouvoir observer ces souvenirs, j'avais été contrainte de me diviser en deux. L'autre partie de moi, rester dans mon corps, serais incapable de se battre. Je sais que Murmure est la mais... Tout d'un coup, tout autours de moi se mis a bouger. La clairière ou régnais la brume a toute saison laissa place a une foret. Une foret sombre. Je ne voyais rien. J'avais mal. Trop mal. C'était comme si on m'avais plier de force ma patte avant gauche. Je voulais crier mais je n'y arrivais pas. Mes pensées se bousculèrent. A moi que ça soit moi qui me balançais. Je pouvais entendre quelqu'un qui sanglotais. A quel moment avais-je donc atterri? Pourquoi avais-je aussi mal et physiquement, et mentalement? Je voulais en savoir plus.

J'avança plus loin dans ces souvenirs, comme s'il n'était qu'un fil dont on cherchait le bout. Mais j'avais été trop loin. J'avais dépassé le bout du fil. J'ouvris les yeux. J'était encore dans une foret. La même? Je ne sais pas. Plusieurs émotions se succéda en moi, dont je ne pouvais mètre un nom. Tout était flou. Il me fallu quelque seconde avant de m’habituer aux yeux que j'avais empreinté. Mais je le regréta aussitôt. Devant moi gisais la mort. le poison semblais m'envahir la bouche, donnent un gout acre a ma salive. Je ne savais plus se que je devais penser. Mes pensées se bousculais tellement en moi. Qu'elles étaient les miennes? Quels étaient celle de la solitaire? Je n'en pouvais plus. Je ne m'en souvenais plus! C'était comme si mon cerveaux allais exploser, divisé en deux. Je ne savais même plus quoi éprouver. Le corps devant moi aurais du me faire réagir mais, c'était comme si j'éprouvais de la satisfaction a sa vue. Je ferma les yeux. Mes pensées n'étais plus mienne. J'entendis alors des vois, comme en échos dans la foret. Ils ricochaient sur chaque arbres, chaque pierre. Une voie en particulier me donnais l'impression d'exister. Elle était toute proche. Je ne pouvais discerner se que disais cette voie qui me semblais a la fois si familière et si étrangère. C'était assez frustrant. D'un coté, j'avais envie de la rejoindre, de l'autre, je ressentais quelque chose d'autre, d'indescriptible. Elle se rapprochais, encore et encore. Je pouvais maintenant comprendre a peut près entendre quelque mots. ...à moi... viens... Silen.. prix... Je ressentis un pincement au coeur. Mais autre chose me recouvrais, m'empêchant de l'entendre. Je sentis mes oreilles bourdonné. Comme un sifflement qui me transperçais et pars en pars.


*Reviens Silent'!! Je t'en prix!!*


Je le reconnue enfin. Sa voie déchira le voile qui me recouvrais. Le bourdonnement dans mes oreilles s'intensifia et, je perçus enfin une lumière. J'avais l'impression d'avoir passer des lunes entières dans le noir. Dans le sang. Mes idées devint plus claire. Je sentais qu'elles n'appartenais qu'a moi.


"Ne fait pas sa !"


J'entendais une autre voie dans ma tête. Venais elle encore de la d'ou je venais de sortir? C'était finis. Je cligna des yeux, aveuglé par la lumière qui perçais la brume. Je ne sentis plus le gout du poison dans ma bouche. Je recula d'un pas, me secouant la tête. J'était revenue mais le sifflement continuais de m'envahir. Il prenais de l’ampleur en moi. Je regarda autour de moi. Rien n'avais changé. Enfin c'est ce que je cru au premier abord. Une ombre noir passa avec la rapidité du vent a coté de moi. Je me figea. Tout avait changé au contraire. J'étais comme paralysé. Le bourdonnement m'envahissais, me clouant au sol. Je la ressentis, l'odeur du sang du sang, qui me fis échappé un frisson. Je me retourna, et vis Nuage de Mulot, l'esprit de Orchidée Noire, s’évanouir dans un tourbillon de poussière blanche. J'avais déjà vu cela a plusieurs reprise. Elle ne signifiait qu'une chose. La mort.
Je la voyais, mon amie, étendue par terre, sans vie. Elle ne bougeais plus. Ne respirais plus. J'essaya de percevoir al moindre pensée d'elle, mais rien. Il n'y avais plus rien. Oui, c'était bien finis, du moins, ça allais bientôt l'être. Un sentiment m'envahissait alors. La Haine peut être, ou le sentiment de vengeance. Je n'avais rien pu faire pour sauver mon amie et son Esprit. J'avais été impuissante. Trop faible... Sa mort me entera surement jusqu’à la fin de ma vie. Qu'il en soit ainsi. Quelque chose coula sur ma joue. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas connue ça, une profonde tristesse. La perte d'un être chers. Je me redressa, je sentis mon pelage se gonfler, mes griffes, s'enfoncer dans le sol. Je secoua la tête pour faire tomber la larme perdue de mon corps et, après un grognement puissant et résonnant, je m'élança vers l'ennemis, comme si rien ne pouvais m'arrêter...